V and B Fest’ 2025 : branché au réseau, le son est encore meilleur !

Publié le 04 septembre 2025
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Pour son édition 2025, le festival de musique V and B Fest’ franchit un cap décisif en matière d’écoresponsabilité. Grâce à un partenariat ambitieux avec Enedis, le festival a réduit de 84 % ses émissions de CO2 en troquant les deux tiers de ses groupes électrogènes contre un branchement évènementiel forte puissance pérenne au réseau électrique, réalisé par Enedis. 25 000 litres de carburant ont ainsi été économisés. Derrière cette transformation, une volonté forte de faire rimer musique et durabilité. Rencontre avec les artisans de cette transition.
  • Plusieurs kilomètres de câbles souterrains ont été installés depuis le poste source, point de départ principal du réseau électrique jusqu’au site du festival,
  • Un système de contrôle sécurise l’alimentation électrique en permettant de gérer indépendamment chaque zone du festival,
  • 4 chambres de connexion haute tension (HTA) installées de manière durable alimentant des cabines de transformation qui convertissent la tension afin de se brancher aux installations du festival.
  • 5 scènes, bars, camping et installations techniques
    alimentés par le réseau électrique et plus par des groupes électrogènes
  • 84 %
    d’émissions de CO₂ (350 tonnes équivalent CO₂) évitées
  • 25 000 litres
    de carburant économisés
  • 99,99 %
    de disponibilité du réseau électrique

Interview croisée de Romain Pichon, responsable développement durable et Arthur Guyot chargé de production du V and B Fest’

Romain Pichon est responsable développement durable du V and B Fest’. Son rôle : traiter d'un ensemble de sujets environnementaux et sociaux. Arthur Guyot est chargé de production sur le festival et s'occupe notamment de la partie travaux et aménagement. Nous leur avons demandé ce qui avait changé côté alimentation électrique pour l’édition 2025 du festival.

Pourquoi avoir changé vos pratiques ?

Le Festival est né en 2019 à Craon. Après la première édition, il y a eu la période COVID. En 2022, le festival a déménagé à Château-Gontier. Il y avait une vraie volonté d’inclure les sujets environnementaux et sociaux dans notre dynamique globale. En 2023, on a commencé à cartographier nos impacts : gestion des déchets, énergie, biodiversité, mobilité, prévention, accessibilité… Le sujet de la décarbonation s’est imposé naturellement. En 2024, nous avons cartographié les flux et émissions liés à la mobilité des artistes, des équipes et des festivaliers. Côté énergie, les groupes électrogènes au gasoil n’étaient plus adaptés. Grâce à notre relation avec Enedis, nous avons pu aller plus loin.

Romain Pichon

Votre démarche RSE va donc au-delà de la question de l’énergie ?

Exactement. Le projet s’est construit autour d’une véritable volonté d’écoresponsabilité. Le festival a une forte jauge sur quatre jours, avec des impacts environnementaux importants. Cela nécessitait d’avoir une réflexion globale et de prendre en compte de nombreux éléments. Concernant la décarbonation il y a une différence entre des festivals ruraux et urbains : en milieu urbain, le branchement au réseau est évidemment plus facile. En milieu rural en revanche, cela demande une construction technique et une réflexion plus poussée. Ce qui nous a motivé aussi dans cette démarche c’est l'impulsion des nouvelles et bonnes pratiques lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Après un tel événement, on se remet forcément un peu en question pour avoir nous aussi une démarche globalement plus vertueuse.

Arthur Guyot

Comment s’est passée la collaboration avec Enedis ?

Tout s’est déroulé de manière très fluide avec Enedis. Nous avons échangé régulièrement avec l’antenne locale et les prestataires. Enedis nous a aidés à dimensionner le réseau, installer les chambres haute tension et anticiper les besoins futurs. En 2024, nous avions une trentaine de groupes électrogènes. En 2025, nous avons réduit ce nombre de près de 80 %.

Comment avez-vous défini vos besoins techniques ?

Avec Daniel, notre directeur technique, Damien, directeur du Festival, et Enedis, nous avons cartographié les besoins. Il s’agissait de grosses puissances, donc pas un petit chantier. Enedis nous a accompagnés pour que les installations soient pérennes et réutilisables dans les années à venir.

Vos pratiques techniques ont-elles évolué ?

Oui, côté technique ça a changé pas mal de choses. Désormais, on branche nos installations sur le réseau public d’électricité grâce à des coffrets basse tension au lieu d’utiliser des groupes électrogènes. Nous avons dû aborder la question du dimensionnement et du niveau de puissance nécessaire. Enedis s’est calé sur nos besoin et a adapté le prolongement du réseau en fonction de notre implantation actuelle et à venir sur le Festival.

Avez-vous pu raccorder tous vos sites pour cette édition 2025 ?

La zone du Village n’est pas encore raccordée au réseau. Les travaux et les investissements seront conséquents car elle est plus éloignée des points de départ du réseau d’électricité. Nous avons préféré ne pas aller plus vite que la musique !

Comment Enedis a-t-elle sécurisé le réseau ?

Enedis a mis en place un chantier de rénovation du réseau haute tension (HTA) avant le début du festival, ainsi qu’un système de surveillance pour garantir qu’il n’y ait aucun souci. Cela nous a rassurés sur la fiabilité des solutions proposées.

Aviez-vous prévu des systèmes de secours ?

Oui, conserver quelques groupes électrogènes de secours est indispensable. Si une chambre haute tension ou un poste électrique tombe en panne, cela peut impacter une scène entière. Il faut pouvoir relancer rapidement sans tout remettre à zéro (réglages des lumières, du son, etc.) et perturber le public et les artistes.

Quels sont vos objectifs pour les prochaines éditions ?

Être 100 % raccordé au réseau d’ici 3 à 4 ans. Cela dépendra des projets en cours, notamment par exemple du coût de la refonte du Village. Nous étudierons cela avec Enedis pour les éditions à venir !

Romain Pichon, responsable développement durable du V and B Fest’ et Eric Daguet, directeur territorial Enedis en Mayenne nous expliquent en images comment le festival a pu être raccordé au réseau d’électricité.

Le saviez-vous ?

Une chambre haute tension (HTA) est un point de distribution électrique installé de manière fixe ou temporaire sur un site. Elle reçoit l’électricité qui arrive par câble haute tension souterrain ou aérien depuis un poste source d’électricité.
Elles alimentent ensuite des cabines de transformation qui convertissent l’électricité haute tension en basse tension pour pouvoir se brancher sur les scènes, les bars et espaces de restauration, le camping et les installations techniques (son, lumière, sécurité…).