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“Avec la crise du COVID, de plus en plus de Français sont sensibles à consommer localement… et c’est vrai aussi pour les électrons !” constate Jo Brohan, président de Morbihan Energies. “Nous avons été les premiers en France à mettre en place une autoconsommation communale, il y a deux ans, à Pénestin, en installant 140 panneaux solaires sur le toit du centre technique de la ville, avec le concours d’Enedis. On a beaucoup travaillé avec eux pour pouvoir utiliser le réseau existant, sans créer de lignes supplémentaires.
On a ainsi limité les investissements. En outre, on a constaté que les consommateurs n’ont pas le même comporte- ment lorsqu’ils produisent leur propre énergie. Quand c’est mon électricité, je la respecte et je ne la dépense pas n’importe comment !”
“Au niveau économique, l’intérêt c’est d’avoir un prix garanti sur vingt ans, à 5 centimes le kWh; mais la première motivation c’est de consommer local, en circuit court”, confirme Michel Bauchet, premier adjoint du maire de cette ville de 1800 habitants. “Les participants y ont été très sensibles : on produit sur un bâtiment et on consomme tout autour, dans la zone artisanale !” L’association Partagélec, regroupant producteurs et consommateurs, a défini cette répartition de la production entre les ateliers techniques et les treize artisans partenaires. “Linky permet de suivre la consommation de chacun”, souligne Jo Brohan. Et là où il fallait avant deux compteurs, un pour l’énergie produite, l’autre pour celle consommée, Linky évalue les deux flux et priorise l’électricité autoproduite localement. La “mini” centrale de 40 kWc fournit environ 44 000 kWh/an. Une belle réussite : après 2 ans, 90% de la production photovoltaïque est autoconsommée par le collectif, et le surplus est vendu à Enercoop, fournisseur d’électricité.
“Nous avons vingt dossiers en cours qui s’apprêtent à suivre l’exemple de Pénestin” se félicite Jo Brohan. “Et au niveau national, nous avons été promus « Territoires d’innovation et de grande ambition » avec à la clé une subvention de 32 millions d’euros”. Et de poursuivre : “Notre objectif est de développer d’autres projets, mettre en place des smart grids pour que tout le territoire morbihannais profite de la transition écologique… On s’oriente vers de plus en plus de flexibilité ! Mais pour savoir produire au moment où on consomme localement, il faut maîtriser les données de production et de consommation. Et c’est là que notre collaboration avec Enedis est essentielle !”