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En octobre 2022, 90 % des Français interrogés par l’Institut Becoming pour le Médiateur de l’Énergie indiquaient qu’ils allaient réduire leur consommation énergétique cet hiver. Leur motivation n°1 était de faire baisser la facture, devant les raisons écologiques (n°2) et la crise énergétique (n°3). Pour eux, l'énergie était devenue une préoccupation majeure (89 % des foyers interrogés), soit + 5 points pour la deuxième année consécutive. Aujourd’hui, force est de constater que les efforts de sobriété des consommateurs ont concouru au passage de l’hiver en toute sécurité. Et cela mérite d’être souligné.
Enedis a conduit un projet d’envergure « sécurisation du passage des hivers » (SPH) qui a été piloté par Thierry Gibert, de la Direction Technique. Lancé dès mars 2022, il a mobilisé très largement l’ensemble des collaboratrices et collaborateurs d’Enedis. « Au-delà de l’engagement de l’entreprise d’accélérer le raccordement des énergies renouvelables pour en augmenter la place dans le mix énergétique, le dispositif SPH s’articulait autour de trois missions : encourager et contribuer à la sobriété, actionner tous les leviers pour éviter ou réduire l’ampleur des délestages et, en cas de délestage décidé par RTE, réaliser l’opération dans les meilleures conditions possibles, en particulier en matière de prévenance envers les pouvoirs publics, les collectivités locales et nos clients » indique Thierry Gibert. Alors concrètement, que s’est-il passé ? « Nous avons mis en open data toutes les données permettant aux collectivités d’évaluer l’efficacité de leurs actions de sobriété » explique Thierry Gibert. « Grâce au compteur Linky, nous avons pu donner des valeurs utiles à l’échelle d’un territoire, par catégorie et par secteur d’activité, comme des estimations de l’énergie consommée annuellement par rapport aux années précédentes ». Autre point intéressant, Enedis a réalisé pour les élus « la carte d’identité de l’énergie électrique d’un territoire », un rapport clés en mains pour les collectivités qui leur permet de se comparer avec d’autres territoires équivalents. « Ces rapports sont émis par Enedis, avec un historique de plus d’une dizaine d’années » souligne Thierry Gibert. Ils sont disponibles sur l’Open Data d’Enedis.
« Nous avons créé l’Observatoire français de la transition écologique par Enedis, véritable plateforme à destination notamment des collectivités locales, grâce à la mise à disposition de données et d’analyses fines. En affichant les données de consommation hebdomadaires et pour chaque secteur (résidentiel, entreprises et petits professionnels), le site permet de mesurer les efforts réalisés dans les territoires, en particulier sur la réduction de l’éclairage public. Nous avons pu accompagner les élus locaux pour mettre en place des actions de pilotage de l’éclairage, suivre leurs effets et les aider à mieux suivre et comprendre leurs données ».
Thierry Gibert, pilote Enedis du dispositif SPH
En hiver, on observe une nette différence Sud/Nord en France, principalement liée aux modes de chauffage, le gaz étant majoritaire au nord quand l’électricité l’est au sud.
La forte baisse de consommation d’électricité en France, couplée avec les importations depuis les pays voisins et la relative douceur de l’hiver, a permis principalement d’éviter les coupures d’électricité. En plus d’avoir consommé moins, les Français ont su également décaler leur consommation en dehors des périodes de pointe critiques pour le système électrique (8h-13h et 18h-20h). Dans ce cadre, on peut citer une action réalisée par Enedis. « Nous avons mis en place le report à la nuit de la chauffe des ballons d’eau chaude pour les 4,3 millions de clients qui avaient les heures creuses méridiennes dans leur contrat » explique Thierry Gibert. Ainsi, leurs ballons ont été chauffés au creux de la nuit toujours au tarif des heures creuses, entre 2h et 4h du matin, au lieu des heures méridiennes (entre 12h et 14h). « Cela s’est fait de façon automatique, avec une télé-instruction via le compteur Linky » précise Thierry Gibert. Bilan de l’opération : un gain de 2,4 GW d’énergie, soit l’équivalent de la production de deux réacteurs nucléaires. « Nous avons réussi à diminuer le risque de délestage entre 12h et 14h avec une solution simple qui n’a rien coûté à personne, se réjouit Thierry Gibert. C’est une mesure pour la collectivité qui est sans impact sur le budget ni sur le confort des clients ». Cette mesure a été prise dans le cadre d’un contexte réglementaire, puisque les pouvoirs publics avaient demandé par arrêté ministériel une solution efficace et réversible. Dont acte, puisqu’entre le 15 avril et le 15 mai 2023, les ballons d’eau chaude reviennent à leur fonctionnement initial « pour pouvoir bénéficier, avec les beaux jours, de la production photovoltaïque maximale en milieu de journée » indique Thierry Gibert, qui se tient prêt à reconduire le dispositif l’hiver prochain si les pouvoirs publics le décident.
En signant la charte Ecowatt, Enedis s’est engagé à sensibiliser ses équipes, partenaires et fournisseurs sur la sobriété énergétique, à relayer les alertes Ecowatt auprès de ses clients et à réduire ou décaler sa consommation d’électricité en cas d’alerte.
S’il y a bien une chose à retenir, c’est qu’il est désormais impératif d’accompagner les collectivités et les Français en général vers une sobriété choisie. Il y a les compteurs Linky pour aider les particuliers à mieux maitriser leurs consommations, et l’Observatoire français de la Transition Écologique permet de constater département par département les efforts des particuliers en matière de sobriété énergétique. Enedis continue d’apporter une information claire et pédagogique aux élus, « grâce à notre ancrage territorial et à la mobilisation de nos équipes en région, qui sont là pour répondre à toutes les questions de sobriété énergétique des élus et pour être force de proposition à leurs côtés » conclut Thierry Gibert. C’est pourquoi à la question « Sommes-nous devenus plus sobres ? », nous sommes fiers de pouvoir dire que la réponse est : oui !